• Conservation des écosystèmes

Contribuer à la restauration et la valorisation de l’écosystème naturel de la Réserve du Lac Ossa à travers l’implication de la communauté dans la lutte contre la plante envahissante Salvinia molesta

ICON/BTN/arrow/2/arrow-down Created with Sketch. Contribuer à la restauration et la valorisation de l’écosystème naturel de la Réserve du Lac Ossa à travers l’implication de la communauté dans la lutte contre la plante envahissante Salvinia molesta

La réserve de faune du lac Ossa est un écosystème lacustre d’une superficie de 4 000 ha. Il est situé dans la ville de Dizangue dans la région du Littoral du Cameroun. La réserve de faune du lac Ossa regorge d’une biodiversité importante avec plus de 100 espèces de macrophytes, une trentaine d’espèces de poissons réparties dans 18 familles et une vingtaine d’oiseaux aquatiques. Le bassin versant du lac est dominé par une forêt littorale qui malheureusement est fortement menacée  par  l’anthropisation  due  à  la  forte  urbanisation  et  à  l’agro-industrie  de  palmeraie  et d’hévéa qui occupe une importante surface du bassin versant.

Plus de 400 pêcheurs dépendent directement des ressources du lac pour approvisionner la population de Dizangue (17 000 habitants). Sa renommée provient du fait qu’il abrite une grande population de tortues d’eau douce à carapace molle, de crocodiles nains et surtout de lamantins d’Afrique, considéré comme emblème traditionnel de la localité. En 1968, le lac a été classé réserve de faune et bénéficie ainsi d’un statut d’aire protégée. Malgré cela, les menaces telles que la déforestation, la pollution et le braconnage persistent. Le lamantin d’Afrique et la tortue à carapace molle sont d’ailleurs les espèces les plus ciblées par cette dernière pratique.

Depuis 2016, le lac est envahi par la Salvinia molesta, fougère aquatique flottante originaire du sud-est du Brésil et du nord de l’Argentine. L’espèce forme des tapis épais à la surface de l’eau, pouvant atteindre soixante centimètres d’épaisseur.

Ces  amas  monospécifiques  altèrent  l’écosystème  en  réduisant  le  taux  d’oxygène  dissout  et  en diminuant la luminosité pour les couches inferieures. Avec plus de 3 000 ha soit 60% de la surface du lac couverte, l’envahissement de la plante conduit à la fuite des lamantins, à la baisse des prises de pêche et à l’obstruction des voies de navigation. Cet envahissement est probablement causé par l’enrichissement de l’eau en nutriments lors de l’ouverture du barrage de Lom-pangar (situé en amont) et à la déforestation des berges du lac.

Objectif du projet : 

Intensifier la lutte contre Salvinia molesta par l’enlèvement manuel, la sensibilisation de la population et la diversification des moyens de subsistances alternatifs à la pêche et à la déforestation, la recherche/monitoring sur le lac et la mise en synergie des acteurs afin de plaider pour l’élaboration et l’application d’un plan de gestion intégrée des eaux du bassin versant.