Mbou-Mon-Tour au « One Forest Summit »

Published on 14 mars 2023
ICON/BTN/arrow/2/arrow-down Created with Sketch. Conservation des écosystèmesMbou-Mon-Tour au « One Forest Summit »

 

L’ONG congolaise Mbou-Mon-Tour, reconnue pour son approche innovante concernant la conservation des bonobos en Afrique centrale et partenaire du PPI depuis 2013, a participé au sommet international pour la protection des forêts, le « One Forest Summit ». Cet évènement s’est tenu du 1er au 2 mars, à Libreville, au Gabon, en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement de la région dont Emmanuel Macron, Denis Sassou Nguesso, Ali Bongo et Sama Lukonde, Premier Ministre de la République Démocratique du Congo. L’organisation a été représentée à cette rencontre de haut niveau par son Président du Comité Exécutif, Jean-Christophe Bokika Ngawolo.

 

 

« Une action de conservation qui se fait sans l’implication en amont et pendant l’exécution du projet des communautés locales est vouée à l’échec « 

 

 

L’objectif du sommet de Libreville a été de trouver des solutions concrètes pouvant permettre de concilier la gestion durable des forêts tropicales et le développement économique des pays forestiers. Plusieurs autorités politiques et gouvernementales ainsi que des membres de la société civile ont pris part à ces assises.

Le Président Exécutif de l’ONG congolaise Mbou-Mon-Tour a été parmi les rares personnalités invitées à prendre la parole à cette réunion de haut niveau.

Son intervention a porté sur l’approche innovante de l’ONG dans la conservation des bonobos, approche qui repose sur la promotion des valeurs culturelles traditionnelles dans la cohabitation entre les bonobos et les populations de la Concession Forestière des communautés locales de la Rivière Mbali (CFCL-RM).

En effet, la Concession Forestière des Communautés Locales de la Rivière Mbali est un regroupement de Concessions Forestières des communautés locales de 7 villages du groupement Mbee-Nkuru , dans la Chefferie des Batéké Nord, Territoire de Bolobo, Province de Mai-Ndombe, qui se sont mises ensemble pour assurer une meilleure gestion des actions de conservation et de développement et faciliter les opérations de l’aménagement commun.

« Les communautés locales sont de grandes protectrices des forêts et de la biodiversité. La législation congolaise donne la possibilité aux communautés locales de créer des forêts communautaires. Cependant, les dernières statistiques du Ministère de l’environnement prouvent que plus de 70 % des requêtes concernent la conservation de la biodiversité. Les communautés auraient dû en profiter pour détruire, comme certains le pensent, mais elles ont pris l’option de créer des forêts communautaires pour protéger la biodiversité » a révélé Jean-Christophe.

Les communautés de ces 7 villages ont consacré une partie de leur forêt à la préservation des bonobos et de petits singes.

« Une action de conservation qui se fait sans l’implication en amont et pendant l’exécution du projet des communautés locales est vouée à l’échec » a poursuivi Jean-Christophe.

Il convient de signaler que Mbou-Mon-Tour développe un mode de communication adapté aux us et coutumes locales à travers l’utilisation des chansons populaires basées sur les coutumes Téké interdisant la chasse et la consommation de la viande du bonobo.

« Le bonobo est considéré chez nous comme un humain, a renchéri Jean-Christophe Bokika. La légende dit qu’il habitait avec les hommes. C’est parce qu’il n’arrivait pas à « honorer sa dette » qu’il a préféré se réfugier dans la forêt ».

Jean-Christophe a également saisi cette opportunité pour plaider en faveur de la reconnaissance des savoirs ancestraux dans la protection des bonobos.

 « J’en profite, comme le Premier ministre de mon pays est là, qu’une telle coutume qui a su protéger les bonobos à seulement 300 km au nord de Kinshasa soit inscrite au rang de patrimoine national et que demain ou après-demain, le gouvernement adresse une requête à l’Unesco pour que cette coutume soit inscrite au patrimoine mondial de l’humanité comme on l’a fait avec la rumba » a-t-il conclu.

L’ONG Mbou-Mon-Tour a été créée en 1997 par quelques cadres universitaires et paysans du village Nkala, dans le Territoire de Bolobo, Province de Maï-Ndombe. Ce territoire présente une des plus fortes densités de bonobos, espèce endémique du pays et en danger selon la Liste Rouge de l’UICN.

 

 

Pour plus d’informations sur l’ONG Mbou Mon Tour.

 

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