Interview de Oularé Tamba Fatou, Directeur de l’ONG ACPE en Guinée

Published on 13 juillet 2023
ICON/BTN/arrow/2/arrow-down Created with Sketch. Lutte Anti-BraconnageInterview de Oularé Tamba Fatou, Directeur de l’ONG ACPE en Guinée

1.Monsieur Tamba, vous êtes le Directeur de l’ONG Action Citoyenne pour la Protection de l’Environnement (ACPE) en Guinée et votre ONG a été sélectionnée pour bénéficier d’un financement de la part du PPI pour la période 2023-2025, toutes nos félicitations. Pouvez–vous nous présenter en quelques mots votre organisation, sa raison d’être et ce qui vous a amené à postuler au PPI ?

 

L’ONG Action Citoyenne pour la Protection de l’Environnement (ACPE), est une organisation de la société civile, de droit Guinéen. Elle est née dans un contexte où les anciens employés de l’organisation Internationale Wara Conservation Project devraient être pris en compte par l’ONG EAGLE conformément à une entente entre les deux institutions pour éviter la perte des emplois en fin de programme de l’institution pilotant à l’époque le projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique, 2012-2020). Après l’échec de cette proposition entre les parties, le personnel en place s’est décidé, en 2020, de créer une organisation locale afin de pérenniser les acquis de Wara Conservation Project sur les thématiques de la conservation de la biodiversité en Guinée. Les échanges permanents avec la directrice de Wara Conservation Project nous ont permis d’avoir les informations sur un nouveau programme de  financement du PPI qui venait d’être lancé. Ainsi, l’ACPE à travers son personnel, ayant l’expertise dans la lutte anti-braconnage et le trafic illégal d’animaux sauvages menacés, a conçu le projet « Appui à la lutte contre la criminalité faunique » (ALCRIF) pour soumissionner. Malgré les efforts consentis en termes de lutte contre le braconnage mêlé au trafic illégal transnational des animaux sauvages menacés, le phénomène continue de plus belle en Guinée.

 

2. Pendant la phase d’écriture du projet, vous aviez bénéficié d’un accompagnement sur place et à distance d’un Coordinateur en charge du renforcement de capacités. Pouvez nous décrire comment cela s’est passé et ce que vous en tiré aujourd’hui ?

 

En janvier 2023, l’ONG ACPE a reçu dans ses locaux le responsable en charge de renforcement des capacités du PPI pour la zone façade Atlantique, Aurélien Garreau, dans le cadre de la conception du projet complet selon le plan de soumission au PPI. L’appui-conseil s’est ensuite fait à distance jusqu’à la soumission du projet.

Ces jours d’échanges et d’orientation ont été non seulement enrichissants mais bénéfiques pour l’ACPE qui est aujourd’hui retenue parmi tant d’autres soumissionnaires à la demande de subvention.

Cette assistance continue de nos jours à renforcer les connaissances de l’ONG en matière de gestion des relations de partenariat et de collaboration dans la mise en œuvre des projets financés par un bailleur comme le PPI. Tout ceci, grâce à la maitrise des contenus par le facilitateur lors de cette phase d’écriture mais surtout sa disponibilité à être toujours à l’écoute de l’organisation pour répondre aux différentes préoccupations.

 

3. Une ONG est une organisation en permanente évolution, qui vit dans un écosystème d’acteurs spécifiques où chacun a un rôle à jouer et impacte positivement ou négativement les autres. Avez-vous des attentes particulières d’un partenariat avec un programme comme le PPI pour le développent de votre ONG ?

 

L’ONG ACPE est encore jeune mais est très ambitieuse. Nous souhaitons le renforcement des capacités de notre personnel à travers des formations sur diverses thématiques qui restent à prioriser grâce à l’appui du PPI. Ceci afin d’outiller l’ONG de cadres compétents et compétitifs dans la lutte contre la criminalité faunique en Guinée et dans d’autres domaines tels que le financement d’autres projets qui seront mis en place par l’ACPE. Un soutien du PPI aidera également l’organisation à pouvoir développer ses relations de partenariat avec d’autres partenaires nationaux et internationaux en termes de politiques de conservation et de la biodiversité.

 

4. Pour terminer, comment rêvez-vous la Guinée dans 50 ans en termes de biodiversité, et si vous aviez une baguette magique, quels sont les éléments clés sur lesquels vous interviendriez pour y arriver ?

 

Le rêve de l’ONG ACPE dans 50 ans, est que la Guinée soit un pays pilote et leader dans la sous-région et en Afrique en matière de la protection de la biodiversité. L’ONG ACPE développera avec l’appui de ses partenaires comme le PPI, les projets répondant aux besoins identifiés et dont leur exécution sur le terrain aura un impact considérable en termes de réduction du phénomène de trafic illégal des animaux sauvages protégés.

Si j’avais une baguette magique, je l’utiliserais pour anticiper le processus de mise en œuvre des recommandations de la Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de la flore sauvage menacées d’extinction (CITES) dans une approche participative et inclusive pour une levée rapide de la sanction infligée par ladite convention à la Guinée depuis mars 2013. Cela nous permettrait d’appuyer et d’encourager de façon transparente tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux en termes d’impulsion de la bonne gouvernance et ainsi faire du développement durable une réalité.

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